Ca avait vraiment failli déraper, nous étions passés à rien d’un drame de l’incommunicabilité ontologique. Mais ma petite indélicatesse déboucha contre tout attente sur un projet fédérateur (le premier rôle d’une Fédé n’est-ce pas de fédérer ?) dont le nom ne peut pas être révélé pour le moment – certains n’attendant que cela – mais dont le potentiel est si vaste qu’il nous est impossible de définir les fins. Tout ce dont nous pouvons parler pour le moment c’est du « potentiel », des « objectifs », de la possibilité d’un « effet de levier » massif et de l’idée parfaitement raisonnable que toute masse ou bloc qui peut parler au nom de 100 000 (cent mille) rôlistes – ou en tout cas d’un nombre suffisant pour qu’il n’y ait pas de doute qu’ils ne pourront pas tous tenir en même temps dans un garage – émergera (par définition mathématique) comme une force primordiale dans le paysage ludique francophone.
King of the hill
C’était un petit peu chaud mais ça a marché. Ce fut l’une des plus importantes réunions à propos de JdR à laquelle j’ai assisté. J’avais le Vent en poupe, bien sûr. J’étais parvenu à exercer une domination sur la scène rôliste nationale. J’avais raison depuis si longtemps que personne ne m’a contesté. Ça pouvait catapulter Jeremy sur le devant de la scène. La Fédé était une force, et je comptais bien m’en servir.
Nous avons en tout cas discuté des candidats potentiels pour la prochaine élection, bien sûr. Guillaume n’a pas été mentionné. Mais en substance c’était plutôt : rien à foutre de ces histoires de candidats, nous sommes ici pour mettre au point la manière de redevenir des winners. Nous savions que la fédération avait désespérément besoin de changer de cap, et pour y parvenir elle devait être refaçonnée. Il nous fallait changer de méthode. Surmonter les haines de factions.
Nous avons réellement guéri les blessures des embrouilles passées. Il est difficile de comprendre pourquoi nous ne sommes pas sortis de là avec une plate-forme de travail. Je n’ai pas beaucoup suivi cet aspect-là des choses. Mon rôle était que ça se produise et c’est ce que j’ai fait.
Déclaration d’ouverture : David@lpha
Rencontre d’organisation de la Fédération Francophone de Jeux de Rôles
Ceci est un premier jet, une tentative de dernière minute pour touiller un vague préambule, en quelque sorte, s’agissant d’une question évidente : qu’est-ce que nous foutons ici au cœur du Loir-et-cher, dans un recoin de l’hôtel des Jardins de Beauval, à moins de 100 mètre du zoo, par un week-end pluvieux de novembre ? Partageant l’hôtel avec un tournoi de bridge – à un moment où le reste du pays a les yeux rivés sur l’Amérique, la Chine et la Grèce, à un moment où toute l’Europe semble prête à sombrer dans un chaos à long terme, féroce et moche, qui menace, pratiquement tous les jours, de proliférer au-delà de tout ce que nous pouvons dire où même penser ici, dans ce sanctuaire régressif, dont les seules recommandations sont deux pandas géants et un resto-routier qui sert des salades de régime.
En effet… c’est là une question valable, et au cours des quarante-huit heures qui viennent, nous n’aurons pas beaucoup plus à faire que d’essayer d’y répondre… A moins, simplement, de nous accrocher mordicus au bar de la Réception en essayant d’oublier tout le truc. Le bar est ouvert toute la nuit, sans compter le stand de ball-trap local, si bien que toute personne n’ayant pas envie de se mêler de l’avenir du JdR dispose d’une grande diversité d’options pour profiter de ces heures brutales et solitaires jusqu’à ce que nous puissions tous nous enfuir pour retrouver nos diverses sinécures dans ces havres de Vraie Vie où nous sommes connus sous nos identités réelles…
A suivre...