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15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 09:43
Bien que personnellement peu porté sur la fantasy, ses séries à rallonge et son style parfois indigent, je me suis laissé tenté par Janua vera, le premier recueil de nouvelles signées de Jean-Philippe Jaworski. L'auteur ayant aussi à son compte la création des jeux de rôles Te Deum pour un massacre et Tiers-Age (un JRTM intelligent...) et étant notre hôte à tous (avec son épouse, bien entendu !) dans les Salons de la Cour d'Oberon, je savais que je partais sur la trace laissée par une plume de qualité.

De fait, sur ce sujet, je serai désespéramment banal : j'aime beaucoup. Comme la quasi-totalité des critiques lues sur les sites et blogs que je fréquente, les commentaires laissés sur les forums, j'ai lu ce recueil paru en poche (donc très peu coûteux) chez Folio SF avec grand plaisir.

Jaworski réussit particulièrement bien à varier les ambiances, passant de l'urbain glauque au champêtre avec une rare aisance. Paradoxalement, alors que la nouvelle la plus urbaine, Mauvaise donne, est celle qui a en général le plus de succès, je trouve que l'auteur trouve pourtant particulièrement bien les mots pour décrire l'humain face aux mystères  et aux rudesses de la nature, ce qui me semble être un thème majeur du genre fantasy. Bien qu'on ne puisse ranger cet auteur dans ce genre, j'ai parfois retrouvé sous la plume de Jaworski le plaisir que j'éprouve à lire les récits  frissonnants de Claude Seignolle.

Donc, c'est bien. Mais ça, vous le saviez quasiment tous déjà. Ce que l'on ne sait pas toujours, par contre, à propos de l'univers de Janua vera, c'est, qu'en bon rôliste, Jean-Philippe Jaworski a d'abord couché ses notes sur le Vieux Royaume sous la forme d'aides de jeu et de scénarios de jeux de rôles (pour D&D en l'occurence... et ouais !). Et on sait encore moins, hélas, que tout ce beau matériel est disponible très aisément sur le site de la Cour d'Oberon. Je vous recommande tout particulièrement le petit digest d'une vingtaine de pages PDF sur le Vieux Royaume, ses différentes factions, les religions... cela fait prendre encore plus d'épaisseur aux aventures de Benvenuto Gesufal et comparses.

A propos de ce pendard, vous n'êtes sans doute pas sans savoir qu'il a pu enfin donner toute la mesure de son talent non plus dans une nouvelle toute étriquée mais dans un roman fleuve lui étant entièrement dédié : Gagner la guerre. Je ne l'ai pas encore lu mais, si jamais un doute sur sa qualité devait subsister, il est déjà levé à nouveau par les critiques dithyrambiques ainsi que par les prix : ce roman vient en effet d'obtenir celui des Imaginales 2009.

Miam, un bon pavé pour les vacances à venir !


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13 mai 2009 3 13 /05 /mai /2009 09:22
Pour son anniversaire, Mondes en Chantier vient de se manger le 21ème siècle en pleine face. Enfin, en tout cas, nous sommes désormais sur Facebook. C'est un début.

De nous deux, clairement, c'est David le roi du Facebook, le king du productivity killing et autres perdages de temps fun et hype. Il a déjà ouatemille amis qu'il ne connait pas et ce genre de trucs super. De mon côté, longtemps, je me suis levé de bonheur et ai considéré Facebook et son copain Twitter comme de sombres trucs sans intérêt. C'est un avis que je continue pour l'essentiel de partager avec moi-même mais, comme d'autres avant moi, j'ai fini par céder aux sirènes de la postmodernité et hop, me voici avec un profil Facebook. En fait, je me suis dit que je pouvais difficilement prétendre écrire pour TAZ et dans le même temps snober tel un vieux con drappé dans ma superbe ignorance cette avancée majeure de l'humanité qu'est Facebook.

Et puis même les Suisses y sont, alors...

Bon, bref, pour en revenir à MeC, David s'est donc fendu d'un groupe dédié à Mondes en Chantier. C'est là : http://www.facebook.com/group.php?gid=84532470807&ref=mf

Pour le moment, cela ne sert pas à grand chose mais si vous vous inscrivez en tant que membre du groupe, cela nous permettra de mieux cerner notre fidèle lectorat, celui qui passe régulièrement, jette un oeil aux articles mais, faute d'envie ou de temps, ne laisse pas de commentaire (oui, avoue : tu t'es reconnu là !). Il y a aussi des focntions de forum pour discuter de ce que voudriez lire dans MeC (ou pas) ou encore la possibilité de dire en un clic si vous avez aimé un article et ce genre de petites conneries.

Bref, rejoignez-nous dans le 21ème siècle !

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11 mai 2009 1 11 /05 /mai /2009 07:58
Bon, aujourd'hui, c'est mon anniversaire.

OK, on s'en fout un peu. Enfin, pas moi. Mais disons que, honnêtement, cela ne mérite pas une note de blog.

Sauf qu'il se trouve que par une coïncidence pas faite exprès... c'est aussi l'anniversaire de Mondes en Chantier ! Le présent blog vient en effet tout juste de prendre 4 ans !!

Alors bon anniversaire Mondes en Chantier !!!

Nous autres on n'a même pas vu le temps passer tout au long de ces quatre années et ces 315 articles postés. Il a même fallu que ce soit David qui me fasse tantôt remarquer l'imminence de l'anniversaire car je n'y pensais pas du tout et si on me l'avait demandé j'aurais plutôt dit 2 ans, 2 ans à demi à la rigueur... le temps file, misère !

Tout ça pour vous dire qu'en gros, on n'a rien eu le temps de prévoir pour fêter l'évènement. Autant jouer la transparence.

Mais, en même temps, on ne peut pas en rester là : pour David et moi, c'est important que cette aventure commencée il y a encore plus longtemps sur un bout de comptoir (MeC devait être un fanzine papier à l'origine...) soit dignement fêtée. Alors, hop, on y va gaiement, comme les hypermarchés, nous décrétons ouvert... le mois anniversaire de Mondes en Chantier !


Ca nous laisse quelques semaines pour poster des articles sensas, vous annoncer des trucs épatants (???) et vous donner à télécharger des fichiers de ouf. David : au boulot !!!


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8 mai 2009 5 08 /05 /mai /2009 17:57
Au moment où vous me lisez, je suis tranquille en week end les doigts de pied en éventail mais y en a qui, eux, bossent. Et bossent remarquablement bien. En effet, si tout va bien, la nouvelle version du GROG devrait être en ligne. Pour vérifier, c'est là : http://legrog.org/grog.php


Pour les distraits, rappelons que la célébrissime base de données rôlistique a connu d'importants problèmes, visiblement d'ordre juridique et relationnel (mais cela ne nous re-gar-deuh paaaas...) qui l'ont conduit à sérieusement réduire la voilure pendant de longs mois où seule une version partielle, de secours, de la base était accessible. Moi qui ai très souvent recours à ses services pour rédiger les articles du présent blog, je peux vous assurer que c'était là la perte d'un très précieux allié.

Donc, non seuelment le GROG est désormais de retour mais, qui plus est, les meilleurs officiers de la passerelle en ont profité pour tout revoir de fond en comble : design, consultation, intégration des commentaires et même des fiches d'ouvrage pour les contributeurs. Il y a aussi, apparemment, de nouvelles fonctions dont le module "collection" dont on peut déjà prédire le succès sur tous les geeks et autres adeptes des "pick up" de Facebook.



Si vous voulez vous autoformer à tout cela, le GROG a poussé l'excellence jusqu'à fournir une série d'articles très détaillés sur tout cela via son blog : http://www.legrog.org/   Attention, c'est du sévère ! Imprimé, ça me fait dans les 10 pages écrit serré.

Encore bravo et longue deuxième vie à cette remarquable initiative !
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7 mai 2009 4 07 /05 /mai /2009 11:44

Si vous ne le connaissez pas encore je vous conseille de visiter le domaine de Saladdin (« Le site de l’humour rôliste »). La page consacrée aux superstitions des rôlistes ( http://www.saladdin.net/superstition.htm ) passe en revue toutes les petites manies et autres rituels magiques que nous pratiquons pour que les dés nous soient propices. Les dés, ces héros anonymes à qui nous devons tout et sans lesquels nous ne serions rien…






1 « Sire, ce dit Bertran, qu'avez-vous empensé ? Visez-vous à l'avoir ? Je n'y acompte un dé ! » 1

 

 

2 « Tout est coup de dé dans ce monde » 2


Parmi les phénomènes mystérieux et les mécanismes inconscients qui dirigent nos goûts dans la vie, il en est un qui doit impliquer le gène du rôliste ( http://mondesenchantier.over-blog.com/article-3158068.html ), l’ADN du joueur, les neurones ou la zone du cerveau dédiés aux activités ludiques. C’est probablement mystique, enfin je ne sais pas mais toujours est-il que j’entretiens avec les dés des rapports particuliers. J’ai bien joué avec quelques systèmes utilisant des cartes, ou sans dés, mais j’en reviens toujours aux polyèdres. C’est quelque chose de les avoir au creux de la main, de les agiter, de les faire sonner, s’entrechoquer, avant de les lancer pour qu’ils roulent vers leur destin.

 

3 « Chacun après le dé vous montre comment il fallait jouer » 3


Pour moi les D2 n’existent pas, ce sont des pièces, pile ou face, rien qui me plaise. La noblesse du D a commencé petit certes, mais au D4 - pas moins, car du haut de ces pyramides quatre faces nous contemplent. Non vraiment, j’aime bien le dé 4, comme on soutient le petit poucet de la Coupe de France. J’ai des super bons souvenirs du système à base de D4 d’Athanor, mais peut-être ne sont-ils dus qu’à la nostalgie d’un âge innocent ?

 

66  « Celui qui ne lance pas les dés n’a aucune chance de faire un double six » 66

 

En revanche j’ai beaucoup de mal avec le dé à 6 faces. Bon je sais que je ne suis pas le seul sur ce coup là, mais pour beaucoup de mes coreligionnaires cela provient d’une allergie aux brouettes de dés qu’il faut jeter pour résoudre les combats des jeux GW, alors que moi ce sont plus ceux des JdR qui me rebutent. Ceci dit – toujours dans la série superstitions ludiques, mais plus particulièrement wargamistiques cette fois, j’ai lu avec amusement l’article que Jervis Johson consacre pages 78-80 du White Dwarf de mai 2009 aux dés qui portent bonheur ou malheur. Je me suis fait la remarque qu’après tout moi aussi j’ai ma paire de dés fétiche : deux D10, un rouge et un vert qui me sert pour les dizaines à RDD car il a une capacité proprement prodigieuse à sortir des « 0 » et donc à produire des critiques en combat.

Pour en revenir aux D6, ceux qui ont les coins limés, arrondis pour mieux rouler, et qui ne sont pas blancs ou nacrés, ça peut encore aller. J’ai quelques dés 6 en bois que je trouve très agréables (le bois réconcilie avec tous les objets, sauf peut-être avec les chèques). Mais ceux qui sont carrés c’est terrible, je ne peux pas les encadrer. Le fait qu’un jeu utilise un système à base de dés 6 est quasiment rédhibitoire en ce qui me concerne. Bon quasiment, j’arrivais quand même assez bien à me faire au système du premier Star Wars, et celui de Noir RPG me plaît quand même. Disons que c’est surtout quand ça se gère sur 2D6 que pour moi ça coince. C’est vraiment ma combinaison maudite ! Des résultats de 2 à 12 façon Simulacres je trouve que c’est étriqué, je suis claustro des dés.

 

4 « Je dis que l'on doit faire ainsi qu'au jeu de dés, Où, s'il ne vous vient pas ce que vous demandez, Il faut jouer d'adresse et d'une âme réduite, Corriger le hasard par la bonne conduite » 4

 

J’ai une affection toute particulière pour le D8, probablement due à ma longue pratique de RDD. Le D8 c’est un dé magique, il y a le D8 comme il y a la huitième couleur.


Je n’ai rien contre les dés 10, j’ai même ma paire de dés fétiche, mais je les trouve trop courus. Je crois que les jeux de White Wolf avec leurs pelletées de D10 ont un peu contribué à l’overdose, bien qu’elle ne fût que visuelle en ce qui me concerne puisque je ne les ai jamais pratiqués. La Mascarade, elle ne passera pas par moi !


Les dés 12 me sont très sympathiques. Ils sont peu utilisés, ils jouent un peu les utilités, mais notons tout de même l’utilisation qu’en fait RDD, ou surtout celle de La Méthode du Docteur Chestel et sa fameuse dodécabilité propre à créer toutes les folies.

Que dire qui n’aurait pas déjà été dit sur les D20 ? Comme tout à chacun j’en ai fait beaucoup rouler, devant ou derrière l’écran et même sous les meubles, pour faire du bruit ou pas, lors de mes débuts de rôliste avec Donjon et Dragon. Ah l’incomparable ivresse du 20 « Naturel » ! J’apprécie aussi particulièrement la possibilité qu’offre ce dé de simuler un jet de pourcentage en comptant par paquet de 5% comme dans NP1.

 

5 « Un fatal jeu de dés dont la fureur les possédait, noircissait leur esprit et absorbait leur âme. » 5

 

Les D30 pour moi c’est toute une histoire. De temps en temps, à l’occasion, je suis tenté d’en acheter un, tout en sachant que je n’en ferai rien… Il faut dire que les systèmes qui l’utilisent ne sont pas légion, mais il en existe au moins un bon, qui pourrait bien finir par me servir d’alibi : le Système modulaire D30 ( http://darmont.free.fr/d30/ ). Sur un coup de folie, un jour je sais que je craquerai !

 

Les D100 au contraire ne m’attirent pas du tout. Ils sont trop artificiels ces débiles dés billes, complètement surfaits, indécents. Ils sont body build dés. Dans sa coque de plastique la petite bille tourne en cage avant de tomber dans sa case, et moi je me dis c’est trop. Au-delà du D100 tout est combination.

 

6 « Un coup de dés jamais n’abolira le hasard » 6


Vous êtes encore venu sans votre trousse de dés, vous l’avez perdue de vue depuis plus de trois minutes et l’angoisse monte ? C’est compulsif : vous êtes pris de mouvements saccadés. Bref, vous êtes en manque ? Internet et votre imprimante sont là pour y remédier avec quelques modèles en papier : allez donc faire un petit tour sur le site de ce gars qui est un authentique grand malade ( http://dicecollector.com/ ). Sans aller jusqu’à ce niveau de fétichisme, j’aime surtout les systèmes qui utilisent intelligemment les dés, plutôt de façon poétique que purement statistique d’ailleurs. Et j’apprécie par-dessus tout ceux qui les utilisent tous en même temps, si possible de façon coordonnée et harmonieuse, dans un festival de couleurs – façon Smarties, une joyeuse farandole de polyèdres sur la table… tiens, comme Terra Incognita au hasard ! Bon, sur cette discrète autopromotion je vous laisse, je m’en vais de ce pas adhérer au groupe Facebook « Pour les abonnés aux échecs critiques et poissards du lancer de dés. ».

 


Note de Narbeuh : visiblement, certains de nos lecteurs, par contre, ils aiment bien les D6, eux ;-!

 

1 : Guesclin. 15930.

2 : VOLTAIRE

3 : P. L. COUR

66 : Eric CANTONA

4 : MOLIERE, l’École des femmes.

5 : MARMONT

6 : MALLARMÉ


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3 mai 2009 7 03 /05 /mai /2009 17:50
Ces dernières semaines, j'ai fait une petite pause d'écriture sur Terra Incognita. Cela m'a permis, d'une part, d'écrire quelques petits autres trucs sur autre chose (mais pas grand chose en fait en dehors du scénar' O&L dont je suis content) et, surtout, de me pencher sur quelques tâches TI mais soit un peu techniques, soit un peu pénibles... et souvent les deux. Comme vous le savez, la première de ces tâches était le report de toutes les corrections sur les fichiers déjà existants suite aux dernières relectures papier de David. Pour le reste, je garde le suspens jusqu'à une date prochaine et mémorable...

Bref, tout ça pour vous dire que c'est désormais reparti pour Terra Incognita. Au programme, du scénar' et encore du scénar' ! Plus je lis du jeu de rôles, plus je me persuade que les scénarios sont la substantifique moelle d'un jeu. Finalement, tout le reste (règles, background...) ne sert qu'à mettre en scène des scénarios. D'où mon attrait pour les nouveaux formats jeux courts voire "burst" (façon Notre Tombeau). Terra Incognita n'est pas vraiment de cette étoffe mais raison de plus pour soigner les scénarios qui lui donnent tout son sens.

Au programme, relecture, réflexion sur les illus et la mise en page d'un scénario déjà en boîte depuis un moment : Monsieur de Quatre Pattes. Un peu plus conséquent que son prédécesseur (pas tellement en nombre de pages mais plus en longueur de jeu), il peut être joué comme la suite (ou pas...) de L'isle aux Marmousets déjà disponible. Contrairement à celui-ci, une large part de l'intrigue se déroule au Pays d'Ici. L'ambiance en sera donc assez différente et permettra de compléter une première approche de l'univers de TI.

Avant cela, il y avait d'abord eu dans le planning la rédaction d'un premier jet (une dizaine de pages) comportant le découpage, la trame détaillée et des détails sur les scènes les plus importantes d'un scénario orientalisant dont l'idée originelle est de David. Du coup, je suis très à l'aise pour dire que je suis très content du résultat : de l'action, de la découverte, de l'humour mais aussi de la réflexion pour une histoire qui, bien dans l'ambiance de son temps, prend des allures de petit conte philosophique. Un scénario bien représentatif de l'esprit du jeu et, c'est le plus important, que j'aurais aimé découvrir en tant que joueur (bon, là, c'est un peu rapé...). Dans le milieu ultra-confidentiel du jdr, écrire pour son contentement personnel est la plus sûre récompense de son travail que l'on puisse attendre.

Outre un titre judicieux, il reste bien entendu à développer cette trame pour qu'elle corresponde au format des deux autres scénarios déjà en boîte (grosso modo une cinquantaine de pages avec des aides de jeu). En effet, voyages, exotisme, rebondissements... ce n'est pas encore ce coup là que l'on tiendra un scénario court pour TI... Or, ça, si je vous en parle, c'est que c'est mon prochain axe de réflexion sur les scénarios dans TI : réussir (enfin !) à écrire un ou deux scénarios courts ; courts à la fois à jouer  (une petite soirée) et à rédiger (15 pages ??). Ce seront mes devoirs d'été...
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1 mai 2009 5 01 /05 /mai /2009 09:12

C’était mieux avant…

 

En allant faire un tour dans une célèbre boutique de Bordeaux – L’Antre des dragons - j’avais déjà constaté (avec un peu d’étonnement) que je n’y trouvais pas tout ce que je voulais (comme c’était le cas encore quelques années auparavant). La faute au temps qui passe et à Internet me disais-je. Puis en me rendant à La Guilde des Joueurs à Angers je fus assez surpris de constater qu’il n’y avait plus de rayon JdR. Une boutique de JdRs sans JdRs donc… Bon, ça m'était déjà arrivé avec L'Amusance à Rennes pendant quelques temps, mais quand même ça fait toujours drôle.

 

Sur un plan légèrement parallèle on peut aussi s’interroger sur la disparition des rayons de figurines qui apportaient une grosse part du chiffre d’affaires des boutiques. Il y a eu tout d'abord le sabordage en règle de Rackham le rouge (que le grand cric bouffe du plastic !) qui a laissé des trous béants sur les rayonnages. Et voici que Geoff (fidèle à la politique de communication transparente qui a été sa ligne de conduite depuis le début)  vient d’annoncer sur le site d’Hell Dorado (http://helldorado.fr/news/asmodee-arrete-l-edition-de-hell-dorado.php) qu’Asmodée arrête l’édition du jeu. Voilà donc un pur chef d’œuvre sacrifié sur l’autel de la (dé)raison économique au moment où on attendait la version anglaise, le lancement d’un programme pionnier et à la veille de la sortie d’une nouvelle faction. Ouch, ça fait mal ! Bon évidement la communauté des joueurs est tombée de sa chaise et s’est relevée d’assez mauvaise humeur. Des appels au boycott des autres jeux d’Asmodée ont ainsi été lancés (je me garderai bien de les relayer ici, c’est illégal et peu constructif, mais je note quand même que depuis cette annonce j’ai une tendance assez prononcée à me désintéresser complètement de leurs jeux. C’est psychologique.)

 

Chats alors !

 

Bon, à l’heure actuelle, et après les petites douceurs qui accompagnent toujours ces moments incertains (il se murmure que Kraken éditions aurait fait une proposition pour reprendre uniquement les moules de la gamme Hell Dorado…), il semble que le jeu (et l’équipe nantaise des sculpteurs, ce qui est essentiel) soit en bonne voie d’être repris. On ne peut que croiser les doigts en attendant des jours meilleurs.

En parlant de Kraken, et donc d’Alkemy, il est confirmé depuis quelques mois déjà qu’un jeu de rôles basé sur l’univers de ce jeu de figurines (le monde de Mornea) va être édité par Les XII singes, avec un premier livret consacré aux Khalimans, ces chats persans humanoïdes vénitiens du désert. La chose sera compatible avec D&D dans le cadre de la GSL. Un scénario est déjà en ligne (http://les12singes.com/spip.php?article64). Je dois dire que je ne suis pas fou d’impatience à l’idée de cette sortie. Je préférerais franchement que les vagues de figurines se succèdent un peu plus rapidement (Kraken communique fort justement à ce sujet : « Concernant la question des sorties espacées: L'équipe est bien consciente que notre politique de sorties actuelles est un frein pour beaucoup d'entre vous. La raison de cette politique est simple : Alkemy existe depuis maintenant une petite année, Kraken depuis à peine plus longtemps. Alkemy est notre premier jeu et monopolise tous nos moyens financiers. Mais ceux-ci ne sont pas extensibles. Nous ne possédons pas la puissance économique d'un Hasbro ou d'un Games Workshop. De fait nous devons attendre que les vagues précédentes se rentabilisent afin de pouvoir financer les suivantes. Nous avons aussi fait le choix de nous développer à l'international, demandant de fait des investissements que vous joueurs français ne ressentez pas et vice-versa. Cela amène une situation où nous devons espacer nos investissements afin de pouvoir pérenniser notre activité. En bref, tout ceci n'est pas le signe que le jeu ou l'entreprise va mal, c'est le signe simplement que nous faisons les choses au rythme auquel nous devons les faire pour que notre activité reste saine. ») même si évidement les deux ne sont pas liés. Et puis je dois dire aussi que je trouvais déjà l’univers en question fort léger et un peu bancal pour un jeu de figurines, alors pour un jeu de rôles… En revanche, il est certain que graphiquement ça a de quoi attirer l’œil.

 

Quand y’en a plus y’en a encore !


En théorie cette disparition momentanée (espérons-le) devrait ouvrir un boulevard à Infinity, le jeu qui a les règles les plus innovantes du moment et les plus belles figurines futuristes de tous les temps. Or il semble que ce ne soit pas vraiment le cas : la mayonnaise Infinity a du mal à prendre et on peine à trouver les nouveautés même dans les meilleures boutiques hors de la capitale bretonne ou française. Sans doute aussi (pour ce qui est des fans d’Hell dorado) qu’on ne passe pas comme ça du médiéval au futuriste.

 

Par ailleurs, une mauvaise nouvelle ne venant jamais seule, après Rackham c’est au tour de Privateer Press de se mettre au plastique prépeint pour Warmachine. Les premières photos nous permettent déjà de dire que c’est hideux.

 

Mais tout espoir n’est pas vraiment perdu puisque déjà la relève frappe au portillon avec par exemple les québécois de Bastion Studio et leur jeu Exillis (Best of Show du GAMA Trade Show 2009) qui nous promet quelques belles figurines historico-fantastiques (en plastique toutefois…, mais avec les frères Perry on sait maintenant que le plastique même historique ça peut être fantastique !). Ah, et puis Nemesis aussi, des espagnols de chez Zenith Miniatures, qui fait suite à l’invasion ibérique (Arena Deathmatch de chez Avatars of War dont on peut dire que certaines réalisations ont un look quand même un peu daté (voyez le barbare par exemple) et Ron & Bones de chez Tale of war qui nous propose quelques belles références mais aussi des figurines tellement cartoon qu’elles en sont quand même un peu spéciales). Bref vous l’aurez compris, question concurrence, en matière de figurines les ibères sont décidément très rudes.

 

Et puis ne perdons pas de vue non plus Okko qui nous avait fait l’immense déplaisir de sortir sans figurines (enfin si mais en carton…) mais dont la gamme actuelle produite par Hazgaard est de toute beauté, non plus que le futur jeu (enfin on peut toujours rêver) de Rackham avec les règles de ce même Okko mais dans les rues de Cadwallon.

 

Et puis dans le genre futuriste il y a toujours Consortium, jeu d'Anticipation résolument orienté "tactique", violent, réaliste, et (qui) se mène tambour battant (d’après ses créateurs) avec des règles disponibles gratuitement sur le site (http://www.consortium-univers.com/boutique/index.cfm) et des figurines (32 mm) en résine dont la gravure comme le moulage sont annoncés comme étant d'une grande finesse. Ou sinon Incursion, sorte de Space Hulk like avec des zombis dans un univers Pulp (http://www.incursiongame.com/) proposé par Grindhouse.

 

L’avis aquatique


Mais tout de même, des boutiques qui seichent sur les jeux de rôles, beaucoup moins de figurines en rayon sauf chez Kraken, des jeux de plateau qui ne nous refilent que du carton et sont loin de tous faire leurs pieuvres, et des jeux de carte qui n’ont plus le vent en poulpe… avouez qu’il y a de quoi en avoir un peu calmar. Au fond, que va-t-il nous rester ?

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25 avril 2009 6 25 /04 /avril /2009 16:22
Il va bientôt falloir, apparement, que je mette à jour ma série d'articles sur les apparitions de Venise (réelle ou imaginaire) dans les contextes de jeux de rôles. Pour les incultes, je parle de cette série là : http://mondesenchantier.over-blog.com/article-4095209.html , là http://mondesenchantier.over-blog.com/article-4243713.html et pis là aussi http://mondesenchantier.over-blog.com/article-4443260.html

En effet, le studio Deadcrows (Capharnaum et Amnesya-je-sais-plus-combien) vient d'annoncer qu'il est en phase de création d'un jeu nommé MC6 pour Mega Città Sei. La Grosse Ville n°6 sera en l'occurence une Venise imaginaire : une ville lacustre isolée sur une planète envahie par les eaux. Visiblement, l'influence de la vraie Venise sera forte : un Palais des Doges (et donc un... Doge ? je prends des risques, là...), des masques, des intrigues tortueuses... tout comme dans la vraie.

Alors pourquoi pas la vraie, me direz-vous ? Et bien, il y aura quand même des sortes d'armures mécaniques, les Hippogriffes, et, si on en croit les premiers croquis livrés à notre curiosité, quelques autres gadgets d'une technologie ouvertement steampunk.

Si je ne me trompe pas, MC6 est, à l'origine, le jeu écrit par Samuel "Saz" Zonato (Los Angeles 2035) pour le Royal Rumble (écrivez un jdr complet en 24h sur un thème imposé...) 1ère édition qui eut lieu en 2005 sur le thème Liquide(s) Etrange(s). Le jeu a, visiblement, depuis été développé par l'apport d'autres auteurs, selon l'esprit d'un studio. Au final, ce sera un jeu court en 128 pages tout compris à parâitre chez un éditeur encore inconnu.

Pour en savoir (un tout petit peu) plus, rendez-vous sur le site des Deadcrows : http://deadcrows.net/v2/index.php

De mon côté, je suis assez moyennement fan des armures mécaniques et de genre de choses qui me semblent dangereusement rebattues. Toutefois, l'ambiance vénitienne assumée m'attire déjà et je suivrai ce projet de près. Attention quand même les gars, vous avez la pression ! Les villes Venn'dys décrites par Tristan Lhomme pour Guildes sont d'ores et déjà une référence à laquelle il faudra savoir se frotter...


* le lecteur qui comprend la fine allusion contenue dans ce titre gagne toute ma considération...
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23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 10:45
Alors, non, rien à voir avec le Player Handbook 2 de D&D, vous n'y trouverez pas de nouveaux archétypes ou de nouveaux pouvoirs Prodigieux (pas encore en tout cas mais un jour, je tiens tout ça en réserve...). Il s'agit simplement d'une version corrigée, expurgée d'un certain nombre de coquilles de mise en page, fautes de frappes voire de Français que les plus exigeants d'entre vous auront plaisir à voir corrigées.

Toutes ces petites erreurs ont été débusquées grâce au minutieux travail de David sur des versions papier des fichiers. En effet, il n'y a pas à dire, même si cela n'a rien d'évident d'imprimer près de 160 pages A4, cela reste indispensable (à des vieux comme nous, en tout cas...) pour vraiment voir toutes les fautes.

Donc, pour rappel, le Grand Prélude (présentation de l'univers, règles allégées et 12 personnages prétirés) ainsi que L'isle aux Marmousets (scénario et aides de jeu qui vont bien) peuvent être téléchargés dans leur version corrigée sur le site Aux Pays de Nulle Part :


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19 avril 2009 7 19 /04 /avril /2009 17:57

C'est avec un immense plaisir que j'ai consacré une partie de mon temps libre, ces derniers jours, à l'exploration des ruelles tortueuses et des canaux de la Venise du Settecento. En effet, le nouveau concours de scénario de mes camarades des Salons de la Cour d'Obéron m'a inspiré (les mots-clefs à insérer obligatoirement dans l'intrigue cette fois-ci : "épidémie" et "harcèlement") et j'ai donc à nouveau écrit un scénario pour Ombres & Lumières. La suite du précédent : "Un c(h)oeur plein d'illusions".


Comme je le disais déjà alors, ce jeu est une légende : c'est une idée bien précise poursuivie par Xaramis (dont vous pouvez parfois lire de temps à autre un commentaire sur ce blog) depuis quelques temps déjà mais qu'il n'a pas encore pu boucler. Donc, ne le cherchez pas, vous ne le trouverez pas. Il s'agit d'un jeu historique et réaliste (pas de fantastique, pas de superhéros...) se déroulant dans la seconde moitié du 18ème siècle. Le 1er contexte prévu pour le jeu (oui, le garçon est ambitieux) est l'incroyable Venise de ce temps. C'est un jeu que j'appelle de mes voeux : la période le mérite, Xaramis la connait avec passion et talent (la preuve absolue) et le système de jeu qu'il a esquissé pour son jeu promet d'être intéressant et de combler, pour moi en tout cas, un manque. Un système très simple mais réaliste, rigoureux et complet avec un soupçon de narrativisme.

 

Je vous copie ci-dessous le tout début de ce scénario. Si vous accrochez, n'hésitez pas à aller lire la suite sur le forum de la Cour.


 

Les principes délétères

Un scénario pour Ombres & Lumières

Résumé

Un jeune juif du Ghetto se laisse corrompre par un vieil acariâtre. Ce dernier l’incite à participer à une opération d’empoisonnement de son mortel ennemi. Le jeune juif échoue et se débarrasse maladroitement du poison dans un puits. A la suite de cela, plusieurs personnes sont prises d’un mal inconnu. Des rumeurs de peste parcourent la cité des Doges. D’aucuns soupçonnent les juifs d’avoir empoisonné les puits. Et si, pour une fois, cette rumeur nauséabonde était, d’une certaine façon, fondée ?

Conseils préalables

Ce scénario se déroule dans la Venise de la seconde moitié du 18ème siècle. Il est conçu pour correspondre au cadre et à l’esprit du jeu de Xaramis, Ombres & Lumières. En raison de l’indisponibilité momentanée de ce jeu  , ce scénario pourra être joué avec n’importe quel système light mais réaliste et quelques sources de renseignements sur la cité des Doges à cette époque.

La date précise du scénario n’est pas, dans l’absolu, très importante mais il est conseillé de le situer peu de temps après les années 1776-1778. Ou mieux, même, pendant ces années-là. En effet, ces quelques années voient à plusieurs reprises la révision de la Ricondotta, le texte juridique concédé par les Doges et qui définit le statut des juifs du Ghetto de Venise. Alors que la Sérénissime avait toujours eu la réputation de se montrer plutôt ouverte et tolérante vis à vis de ses juifs, ces révisions vont dans le sens d’une plus grande dureté. Ainsi, il n’est plus autorisé aux résidents juifs d’employer du personnel chrétien ou, surtout, pour ce qui va intéresser le thème de ce scénario, il leur est désormais fait interdiction de commercer les produits alimentaires. Cela laisse imaginer le climat de suspicion qui règne alors dans la Cité comme, il est vrai, sans doute, dans toute l’Europe.

Les personnages des joueurs peuvent avoir à peu près tous les profils possibles. Ils doivent toutefois tous être des proches d’un des protagonistes du scénario, Giuseppe Vicario. Celui-ci était déjà un PNJ central du précédent scénario « Un c(h)oeur plein d’illusions ». Idéalement, le présent scénario en sera la suite. Il reprend en effet un certain nombre d’éléments de celui-ci. Pour la chronologie, il peut être placé seulement quelques mois après ou, mieux, quelques années. Durant ce laps de temps, les PJs n’ont plus  eu beaucoup de nouvelles du bon luthier qui, terrassé par le chagrin, s’est de plus en plus enfermé dans son atelier.

Le cas de l’intégration des PJs dans le scénario sera spécifiquement traité dans le paragraphe « Entrée des artistes ».

Ouverture

Une large partie de l’intérêt de ce scénario repose sur l’ambiance bien plus que sur l’intrigue ou que sur les actions des personnages. Le MJ devra donc veiller à distiller, dès le début de la partie, cette ambiance spécifique.

Voici quelques points importants qu’il lui faudra mettre en avant au fil des déplacements et des rencontres des personnages :

· c’est la canicule ; le scénario se déroule durant une chaude fin d’été, l’air est étouffant et le vent venu de la lagune ne parvient pas à rafraîchir l’atmosphère. Les passants, comme les chats, cherchent l’ombre des calle les plus étroites. Les exhalaisons des canaux les moins bien curés commencent à être insupportables par endroits. Les réactions des habitants sont contrastées mais toujours surprenantes : certains semblent amorphes, comme terrassés par la chaleur écrasante, d’autres semblent à bout de patience, prêts à exploser, les nerfs chauffés à blanc.

· la ville souffre d’une inquiétante pénurie d’eau ; à Venise, l’approvisionnement en eau potable a toujours été un problème majeur. A fortiori au sortir d’une période de sécheresse intense comme c’est le cas au début de ce scénario. Les puits et citernes sont déjà en temps normal sous dimensionnés pour la population de la Cité mais là leur niveau baisse pendant qu’ils sont sollicités comme jamais par des habitants assoiffés. De nombreuses petites anecdotes pourront être mises en scène par le MJ dans ce sens : l’eau des PJs est rationnée dans les auberges ou osteria qu’ils fréquentent, un couple se dispute dans la rue à propos d’une cruche renversée, des matrones encombrées de cruches vides expriment leur mécontentement pendant qu’elles sont refoulées sans ménagement par des gardes qui viennent de faire fermer un puits à sec, des vendeurs d’eau venus de Mestre accostent le long des quais d’un petit canal pour vendre à prix d’or de l’eau fraîche venue de l’intérieur des terres…

· le climat est à l’antijudaïsme, voire à l’antisémitisme de plus en plus marqué au fil du scénario ; rappelons d’abord que la chose n’est pas si courante à Venise, ville ouverte à toutes les influences, notamment orientales et, en cela, naturellement portée vers la tolérance et le multiculturalisme. Tous les PJs, qu’ils soient vénitiens ou simples voyageurs savent cela et le MJ devra bien prendre garde de le leur rappeler. Comme on l’a vu plus haut, la situation s’est quelque peu dégradée récemment, sans doute alimentée par les aigreurs suscitées par le lent déclin de la ville. Toutefois, la tolérance ou, au pire, l’indifférence caractérise encore les relations les plus courantes entre Vénitiens chrétiens et juifs résidents dans le Ghetto. Or, en ce début de scénario, cela ne semble plus le cas et le MJ devra là aussi mettre en scène un certain nombre de petits évènements qui, mis bout à bout, informeront sans ambiguïté les PJs du climat exceptionnel du moment. Cela pourra bien sûr être des conversations acides, des quolibets ou des menaces proférés sur le passage d’un juif, de cruels jeux d’enfants ou, enfin, une agression physique qui se terminera sans trop de mal par l’intervention de passants modérés ou, mieux, des PJs.

La peste !?

Une fois l’ambiance installée, après que les joueurs aient fait quelque peu évoluer leurs personnages dans la Cité et les faire vaquer à leurs éventuelles occupations, le moment est venu pour le MJ de précipiter les évènements en les faisant assister fortuitement à une scène qui va les conduire à comprendre qu’il se passe des choses inhabituelles dans la Cité des Doges écrasée par le soleil.

Alors qu’ils traversent l’anecdotique campo delle gate (la place des chats…) pour se rendre chez une de leurs connaissances (ou chez un commerçant ou peu importe, à vrai dire…) dans une partie populaire du quartier de Castello (à l’est de la ville), l’attention des PJs est attirée par des cris venus d’une des maisons bordant la place. A sa fenêtre, une forte femme d’un âge déjà avancé crie après le pauvre bougre qui est sans doute son époux qui sort de la maison en titubant. Des quatre coins du campo, des rires et autres remarques amusées fusent déjà. Toutefois, tous s’arrêtent lorsque l’homme s’écroule sur le pavé, gémissant et se tordant de douleurs. La femme pousse un dernier cri strident avant de s’évanouir derrière ses persiennes.

Les PJs accourront sans doute pour venir en aide à l’homme. Ils ne sont pas les seuls et, très vite, une trentaine de voisins de tous âges et sexes sont agglutinés en plein soleil au milieu du campo. L’homme, âgé d’une quarantaine d’années mais émacié et le cheveu rare, en parait dix de plus. Il se tient les entrailles, gémit et bave abondamment. Il semble avoir du mal à respirer. Son teint est étonnamment pâle, faisant ressortir le bleu de ses veines. Il est très près de tomber inconscient. Un PJ médecin peinera à donner un diagnostic au premier coup d’œil. Il est par contre certain que l’homme est dans un état grave et que cela n’a, bien évidemment, rien à voir avec l’abus d’alcool.

Alors que les observateurs les plus raisonnables (au nombre desquels, sans doute, les PJs) mettent l’homme à l’ombre et tentent de lui trouver une eau fraîche et saine, que quelques matrones s’inquiètent de l’état de la femme, d’autres voisins, semblant avoir déjà enterré le pauvre malade, commencent à s’exciter, à parler haut et fort. S’ils s’intéressent à leurs gesticulations, les PJs peuvent noter dans le brouhaha incohérent la redondance de deux termes trop souvent associés au fil des siècles « peste » et « juifs ».

Au bout de quelques minutes, la garde de la Sérénissime arrive. On fait amener le mourant et disperser la foule. Celle-ci rechigne et quelques insultes fusent. La foule semble vraiment avoir quelque chose à reprocher aux autorités. Cela incite les gardes à faire preuve de zèle et ils se mettent à relever le nom des présents. A moins qu’ils se soient éclipsés dès leur arrivée, les PJs n’y coupent pas.

Si les PJs restent, ils constatent que, dès le départ de la garde, les conversations enflammées du voisinage repartent de plus belle. Ces gens simples sont angoissés et ne demandent pas mieux que de partager leurs inquiétudes avec d’autres Vénitiens. Il apparaît que suite à plusieurs cas de maladies inexpliquées, les gens du peuple commencent à évoquer l’apparition d’une possible peste (ou, tout du moins, une épidémie quelconque se cachant derrière ce nom générique et anxiogène). Comme il est notoire (les PJs pourront le savoir ou le vérifier aisément) que la peste n’a plus frappé de façon significative la Cité des Doges depuis 1630, cette soudaine épidémie inquiète : on s’interroge sur sa nature et sa provenance. En pareil cas, les regards soupçonneux se tournent vite vers les juifs. Comme ailleurs en Europe, une réputation calomnieuse en fait de possibles empoisonneurs de puits, de sources ou d’aliments. Enfin, la garde a été prise à parti car la populace estime globalement que la Sérénissime se montre trop laxiste vis à vis des juifs qui, « c’est bien connu » (et là, comme on l’a vu, un PJ renseigné se montrera plus nuancé), sont comme coqs en pâte à Venise.

En conclusion et à moins que les PJs aient pu, par leurs discours, apaiser les esprits, quelques jeunes excités s’en vont séance tenante vers le Ghetto pour aller voir « ce que les Juifs trament ». Le plus inquiétant est que certains s’équipent de bâtons et de pierres avant de se mettre en chemin.

 

(à suivre sur le forum de la Cour...)

 


L'intérêt de cet article de blog est aussi de vous livrer quelques bonus utiles, des illustrations et des liens vers de la doc en ligne.

 

En haut de cet article, vous avez pu admirer le fameux costume des Medici della peste dans un dessin d'époque de Giovanni Grevembroch. Du même artiste, voici, ci-dessous, un juif du Ghetto.

 


Faute, cette fois-ci, d'avoir le droit à des oeuvres de grands maîtres pour représenter les lieux de l'action, on se contentera de photographies modernes.

 

En ce qui concerne le Campo delle gate, je vous conseille de consulter cette page et ses 8 photos sur le site e-Venise. Pour le Ghetto, le même site propose plusieurs pages courtes mais précieuses. Voici également une vue générale du campo du Ghetto Nuovo qui permet de bien se représenter la hauteur des bâtiments qui s'y trouvent :

 

Comme la dernière fois, autre aide de jeu plus que conseillée : une solide carte de Venise de l'époque. Faîtes donc une recherche sur le site de la Library du Congrès. Vous trouverez une carte de 1729 donc là aussi un peu précoce mais remarquablement claire et précise.


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